Abordage ou naufrage ? Aux Dalles, en 1698, l’Amirauté mène l’enquête.

Si les Petites Dalles sont très fréquemment représentées sur les cartes marines des XVIIe et XVIIIe siècles, à l’inverse peu de documents de la même époque en font mention. En effet, il ne s’agit ni d’une seigneurie, ni d’un fief, ni même d’une paroisse.

Par contre, c’est un port de pêche et, sous l’ancien régime, les litiges entre marins étaient réglés par l’amirauté 1Les amirautés étaient des juridictions spécialisées. Elles jugeaient les causes relatives au commerce maritime, à la pêche, aux crimes et délits dans les ports et sur les rivages. D’autre part, elles exerçaient la police des ports, le contrôle des navires, des équipages, la police des étrangers, la conservation des épaves de mer, l’exécution des traités de navigation et du commerce. À certaines époques, elles intervenaient pour la vente aux enchères des navires étrangers capturés par des corsaires.. Le port d’échouage des Petites Dalles dépendait de l’amirauté de Saint-Valery-en-Caux 2Pour alléger le texte, après une première mention Saint-Valery-en-Caux, Sassetot-le-Mauconduit, Saint-Martin-aux-Buneaux seront désignés par Saint-Valery, Sassetot et Saint-Martin.. Celui des Grandes Dalles relevait d’elle mais aussi pour le versant aval de l’amirauté de Fécamp.

Aux archives de la Seine-Maritime, les documents concernant l’amirauté de Saint-Valery constituent de maigres épaves regroupées sous la cote 227 BP 1. Par chance, une liasse d’une centaine de folios 3Anne-Marie Michaux a transcrit les 200 pages de cette liasse. regroupe des copies de pièces de procédure portant la mention « Collationné par nousdit Le Piccard escuyer sieur de Veulles conseiller du roy lieutenant susnommé et Bouye greffier soubzsignez en ce premier jour de juin 1699 ».

Le naufrage

Le 15 juillet 1698, vers 9 heures du matin, il pleut et le vent souffle par fortes rafales du Sud-Ouest. À une lieue 4En Normandie, on comptait 25 lieues par degré, soit 4,4448 km, Grand vocabulaire français de 1768. et demie du rivage, une barque des Petites Dalles, partie vers 4 heures des Grandes Dalles
pour faire la pêche aux maquereaux, vire pour revenir à terre. En face d’elle apparaît une barque, faisant la même pêche, se dirigeant vers le large. Soudainement ce bateau chavire et tous les hommes à bord sont noyés.

Quelques heures plus tard, Charles Pennevel, patron du bateau des Petites Dalles, et les hommes de l’équipage vont à l’amirauté de Saint Valery déclarer le naufrage dont ils ont été témoins. Chacun successivement rapporte le drame dans des termes quasiment identiques. Ils déclarent avoir observé les faits à une distance de 30 brasses 5La brasse est une ancienne unité de mesure. Elle correspondait à la longueur d’une corde tenue les deux bras allongés. Elle valait 5 pieds, soit 1,624 m. et ne pas connaître les hommes noyés.

Le lendemain, Jean Vaudrin, marin des Grandes Dalles, paroisse de Sassetot, se rend à son tour à l’amirauté de Saint-Valery pour porter plainte car son père, Nicolas Vaudrin, parti sur son bateau avec son équipage, n’est pas revenu. Il accuse explicitement des marins d’avoir abordé le bateau de son père, ce qui est rapporté en ces termes : « le jour d’hier matin, Nicolas Vaudrin, son père auroit party du port des Grandes Dalles avec un petit bateau à luy appartenant, cinq hommes et un garçon, pour faire la paische des macquereaux au plomb et comme il a eub advis que quelques mal veillants auroient abordé ledit bateau et coullé à fond, de sorte que toutte l’esquipage auroit esté periz, à ce qu’il a apris par bruit commun, d’autant plus que ledit son père ne paru audit port depuis ledit temps ».

La procédure

Les actes de procédure vont se suivre à un rythme soutenu, sans pour autant que la justice soit rendue rapidement. La procédure est diligentée à l’initiative et aux frais du plaignant. L’aveu est alors la preuve par excellence. Face aux deux versions contradictoires, la recherche de témoins est donc nécessaire.

Dès le 16 juillet, Nicolas Lehot, en l’absence du lieutenant ordinaire de l’amirauté, prend acte de la requête de Jean Vaudrin et l’autorise à faire
venir ses témoins.

Le 8 octobre, par l’intermédiaire de son avocat, Vaudrin va demander à l’amirauté l’autorisation de solliciter l’officialité 6Tribunal ecclésiastique.  pour obtenir un monitoire 7Lettres qui s’obtenaient des juges ecclésiastiques en vertu de permission des juges laïques, et qu’on publiait au prône des paroisses pour obliger les fidèles de venir déposer des faits contenus dans ces lettres sous peine d’excommunication. Le monitoire se répète et s’appelle alors réaggrave (Littré 1863). Cette procédure est apparue au XVIe siècle, puis a été réglementée par l’ordonnance criminelle de 1670. Elle devait être limitée aux crimes graves et scandales publics. à fin de révélations. Le 14 octobre, l’amirauté donne son autorisation.

Le 8 novembre, l’official enjoint donc le curé de Saint-Pierre-de-Boulleville 8Les injonctions aux curés de Sassetot et Saint-Martin ne figurent pas dans la liasse. de solliciter des témoignages sous la menace d’excommunication. À défaut de réponse, le 10 février, l’amirauté, sous la menace de faire saisir leurs bénéfices, somme les curés de Saint-Martin, Sassetot et Saint-Pierre-en-Port de poursuivre la recherche de témoins et de lui communiquer leurs noms. Les curés transmettent alors la liste des témoins qualifiés « d’opposants aux monitoires ». Le 16 février, les plis envoyés par les curés sont ouverts.

Le 20 février l’amirauté recueille les témoignages. Le plus précis est celui de Charles Vrédière, rapporté en ces termes : « il auroit apperceu les batteaux conduitz par Charles Pennevel l’aisné et Nicolas Vaudrin desdites Dalles faisant paische et portant à toutte voille scavoir Vaudrin du costé de la mer et eldit Pennevel reviré et apportant à tiers de gros vent sauroest avec pluye viron le travers de Sainct Pierre en Port une lieue vers l’eau estant esloigné desdits batteaux de quate cents brasses et comme il voyoit que lesdit Pennevel et Vaudrin faisoient pour leur abborder, ce quy l’auroit obligé de les observer et auroit apperceu qu’en ce joignant ledit Pennevel estant au vent dudit Vaudrin et ledit Vaudrin avant le vent dont son batteau auroit esté abbordé par ledit Pennevel et ensuitte le batteau dudit Vaudrin se seroit abbandonné le vent ayant pris sur ses voilles et quelques peu de temps apres viron demy quart ledit Pennevel, ayant ses voilles en bas il se seroit remis à la voille pour aller dans ledit Vaudrin ou ledit desposant desclare avoir veu deux esquippez dudit Vaudrin quy tendoient les bras et en apparence demandoient du secours audit Pennevel lequel Pennevel il croit qu’il fust trop tard pour les sauver car auparavant qu’yceluy Pennevel fust où le batteau dudit Vaudrin estoit en panne iceluy batteau de Vaudrin fut coullé à fond de lames et luy et son esquipage perys et noyez et esuitte ledit Pennevel mit ces voilles hors et vint aux Petittes Dalles lieu de sa demeure ». Deux autres témoins parlent également d’abordage. Les derniers témoins se déclarent incapables de dire s’il y eut abordage.

Le 17 mars, l’amirauté reproche à Jean Vaudrin sa négligence puis formule la menace suivante : « sy ledit Vaudrin ne veut advancer pour la perfection dudit proceds les frais qu’il conviendra il ne pourra cy après receu en prétendre aucuns interestz ».

Le 7 avril, Charles Pennevel et les hommes de son équipage sont interrogés individuellement, pour répondre de l’accusation d’abordage. Ils affirment ne pas avoir abordé le bateau de Nicolas Vaudrin et être arrivés trop tard pour sauver les occupants du bateau chaviré. Le 15 avril, Pierre Pitreley, huissier du roy, notifie : « aux curés de Saint Martin, Sassetot, Saint Pierre en Port, cy parlant à leurs domestiques refusant dire leur nom », la sommation de continuer les publications des monitoires « jusqu’aux engraves et réengraves 9Engrave et réengrave pour aggrave et réaggrave : aggrave : seconde fulmination d’un monitoire avec menace des dernières censures de l’église (Littré). réaggrave : dernière formule de l’excommunication qui se prononçait après l’aggrave après le monitoire et avait pour effet d’interdire aux fidèles tout commerce avec celui qui était réaggravé. ». Cette sommation au curé de Sassetot est actuellement reliée dans le registre paroissial conservé à la mairie.

Le 18 avril les témoins interrogés individuellement confirment leurs déclarations. Charles Pennevel, principal accusé, est confronté avec chacun d’eux. Pennevel tente alors de discréditer les témoins et plus particulièrement Vrédière : « icelluy Vredière est dans les intherest de Jean Vaudrin Sa première partye qui luy a solicité le present proceds ayant batty le bateau dudit Vaudrin et estant tousjours en travail chez luy disant aussy qu’il peut savoir que ledit Vresdière auroit gasté ledit bateau naufragé ce qui peut avoir causé sa perte ». Puis les membres d’équipage du bateau des Petites Dalles sont confrontés individuelle.ment avec chacun des témoins. Mais les accusés comme les témoins restent tous sur leurs positions.

Les confrontations n’ayant rien apporté, Jacques Le Piccard, lieutenant civil et criminel de l’amirauté, procède à l’interrogatoire de chacun des accusés. Aux questions mettant en cause leur version des faits, ils répondent tous que leur bateau n’a pas abordé celui de Vaudrin et qu’ils sont arrivés trop tard pour porter secours.

Le 12 mai, une nouvelle confrontation est organisée à l’amirauté. Les accusés ne récusent pas les témoins mais contestent leur témoignage en ces termes : « il n’a aucuns saons 10Saon : terme de la coutume de Normandie signifiant suspicion, reproche fait contre des témoins, récusation.  à proposer contre ledit Vrediere tesmoing sy non que au cas q’il aye par sa deposition que ledit bateau de Charles Pennevel aye abordé celluy dudit Vaudrin elle n’est point véritable ». Au cours des confrontations successives les témoins et les accusés campent sur leurs positions.

Ces confrontations constituent les derniers documents regroupés, le 1er juin 1699, dans cette liasse. Nous ne connaissons donc pas l’issue de ce procès. Je n’ai pas trouvé trace d’un éventuel appel dans les archives de l’amirauté de Rouen. Un futur chercheur sera peut être plus chanceux.

Les protagonistes

Les accusés habitent tous aux Petites Dalles : Charles Pennevel, l’aîné, maître de bateau, Pierre Duparc, 19 ans, Charles Carpentier, 19 ans, sur la paroisse de Sassetot. Alors que Jean Pennevel, 36 ans, et Charles Vautier, 30 ans, demeurent du côté de Saint-Martin.

Le bateau des Grandes Dalles appartenait à Nicolas Vaudrin. Nous sommes surpris de constater qu’à aucun moment les noms des membres de l’équipage et du garçon ne sont mentionnés. Leurs corps ne semblent pas avoir été rejetés à la côte. Je n’ai pas trouvé d’acte de décès de naufragé dans les registres paroissiaux de Sassetot, Saint-Martin et Saint-Pierre-en-Port, dans les semaines qui suivent le naufrage.

Le sieur Donard, curé de Saint-Pierre-en-Port, a communiqué le nom d’un témoin : Denis Guéroult. Pour la paroisse de Sassetot, quatre témoins ont été désignés : Charles Lair dit Maison, maître de bateau de 35 ans, des Grandes Dalles, Marin Challoine, matelot, de Sassetot, et deux matelots des Petites Dalles, Guillaume Duparc et Michel Monnier, marinier de 19 ans. Les trois témoins de Saint-Martin sont Jean Deschamp, 24 ans et Jean Monnier, 32 ans, matelots des Petites Dalles, et Charles Vredière, marinier, de 45 ans, demeurant au hameau de la Grand Rue.

Presque tous ces noms de famille se retrouvent dans la liste des naufragés de la tempête de 1753. Le patronyme Pennevel ou Pannevel est très largement représenté aux Dalles et dans les registres paroissiaux de Sassetot et Saint-Martin (mariages, baptêmes et décès). Sur le plan de Magin de 1712 11Jean-Claude Michaux, « La tempête fatale » et « Les Petites Dalles et les Grandes Dalles en 1712 », Livret du Syndicat d’initiative des Petites Dalles 2010, p. 23-35, Idem 2011, p 23-27., ce nom figure aux Petites Dalles. Curieusement, ce patronyme a complétement disparu des Dalles et je n’ai trouvé que cinq porteurs de ce nom dans l’annuaire téléphonique de la Seine-Maritime.

Efficacité de la procédure

L’amirauté de Saint-Valery est très réactive et rapide. Cependant, nous sommes surpris par l’absence d’enquête sur place. Informée le jour même du naufrage, l’amirauté dès le lendemain recevait la plainte de Vaudrin. Un examen du bateau de Charles Pennevel dès ce moment, à défaut d’établir un caractère intentionnel, aurait permis de relever la présence ou l’absence de traces d’abordage. Ce n’est que neuf mois plus tard, lors des confrontations que ce point est évoqué. Charles Pennevel peut alors déclarer : « cet abordage c’est peu faire sans avoir fait aucun dommage au bateau dudit Pennevel et quelle bresche il y auroit eubs au bateau dudit Vaudrin pour estre coullé au fond de la mer et cy les chiques des deux bateaux ont esté rompues. » Neuf mois après le drame, il avait eu largement le temps de faire disparaître les traces d’un abordage.

Le recours à la procédure du monitoire, les sommations et menaces faites aux curés, la confrontation entre témoins et accusés ont certaine.ment gravement perturbé la vie des Dallais pendant plusieurs années.

Conclusion

À défaut de connaître la décision de l’amirauté sommes-nous en mesure de nous forger une conviction ?

Un ouvrage peut nous éclairer. Jean Elie Bertrand dans son Traité des Pêches 12Tome 3 de l’ouvrage encyclopédique : Descriptions des arts et métiers, Neufchatel 1776, page 598. fournit des indications d’une précision étonnante sur la pêche pratiquée aux Dalles : « Au port des Grandes Dalles qui est à l’Est de Fécamp, les pêcheurs vont avec leurs petits bateaux, depuis le mois de février jusqu’en mai, pêcher des roussettes, des rougets, des soles, etc. avec quarante pièces de filets, qu’ils nomment bretelière. Chaque pièce a cinquante brasses de longueur et trois pieds de chute ; les mailles sont de demi-pouce en quarré, d’un fil fort fin. Ils établissent leur pêche à huit ou neuf lieues au large et ils tendent leurs filets par fond dans le temps de la morte eau. Ils restent un jour ou deux à l’ancre sur leurs filets : leur pêche est souvent avantageuse.
Au port des Petites Dalles, à une demi lieue à l’est des Grandes, les pêcheurs s’occupent de la pêche du merlan depuis le mois de janvier jusqu’à celui de mars ; ensuite ils font la pêche des rougets jusqu’à la fin de mai ; après quoi ils pêchent jusqu’à la fin de juillet des maquereaux au plomb et pour toutes ces pêches ils ne s’éloignent de la côte que de quatre lieux au plus. On trouve à la côte quelques parcs 13Filets perpendiculaires à la côte tendus sur une rangée de perches fixées dans la craie qui sont maintenant interdits -Jacques Mauvoisin, « Techniques de pêche à pied sur les côtes de haute et basse Normandie» dans Les Normands et la Mer, Mortain, 1995. Les pêcheurs de Veulettes font les mêmes pêches que ceux des Petites Dalles ».

Curieusement la différenciation des types et des lieux de pêches semble plus importante entre les deux ports voisins des Petites et Grandes Dalles qu’entre des ports plus éloignés comme Veulettes et les Petites Dalles.

Selon cet ouvrage, les marins des Petites Dalles pêchaient à faible distance du rivage alors que ceux des Grandes Dalles se rendaient beaucoup plus loin, au point de dormir en mer. Cette répartition repo.sait-elle sur une logique liée à des éléments physiques : implantation de ces ports, nature des fonds marins, concentration de certaines espèces de poissons ? Ou résultait-elle de conflits passés et d’accords tacites ? Cette dernière hypothèse semble la plus vraisemblable. Les conflits liés à des territoires de pêche ont existé de tous temps. Actuellement, la presse rapporte régulièrement de tels conflits entre marins.

Cette répartition pourrait expliquer que, dès le jour du drame, Charles Pennevel précise : « il auroit apperceu un autre petit bateau qu’il crut estre du port des Petittes Dalles qui faisoit en apparence pareille pesche». Cette précision sur le port d’origine du bateau vise, par anticipation, à contrer une éventuelle accusation. En effet, il n’aurait eu aucune raison de s’en prendre à un petit dallais pêchant à proximité du rivage. A l’inverse, dès le lendemain, Jean Vaudrin formule des accusations : « il a eub advis que quelques mal veillants auroient abordé ledit bateau ». Il les réitère le 8 octobre : « ce qui ne peut provenir que de la méchante intention de quelques malveillants ». Une telle suspicion pouvait résulter du seul fait que son père pêchait trop près du rivage. Par ailleurs, malgré les versions opposées, le procureur du roi a repris les accusations de Vaudrin contre Pennevel et son équipage.

Ces éléments rendent très vraisemblable l’abordage et même son caractère intentionnel.

Cet article a été initialement publié dans le livret 2013 du Syndicat d’initiative des Petites Dalles. Il est également consultable avec des images en couleurs et quelques documents complémentaires sur le site internet Les Petites Dalles et la Mémoire des Hautes Falaises.

  • 1
    Les amirautés étaient des juridictions spécialisées. Elles jugeaient les causes relatives au commerce maritime, à la pêche, aux crimes et délits dans les ports et sur les rivages. D’autre part, elles exerçaient la police des ports, le contrôle des navires, des équipages, la police des étrangers, la conservation des épaves de mer, l’exécution des traités de navigation et du commerce. À certaines époques, elles intervenaient pour la vente aux enchères des navires étrangers capturés par des corsaires.
  • 2
    Pour alléger le texte, après une première mention Saint-Valery-en-Caux, Sassetot-le-Mauconduit, Saint-Martin-aux-Buneaux seront désignés par Saint-Valery, Sassetot et Saint-Martin.
  • 3
    Anne-Marie Michaux a transcrit les 200 pages de cette liasse.
  • 4
    En Normandie, on comptait 25 lieues par degré, soit 4,4448 km, Grand vocabulaire français de 1768.
  • 5
    La brasse est une ancienne unité de mesure. Elle correspondait à la longueur d’une corde tenue les deux bras allongés. Elle valait 5 pieds, soit 1,624 m.
  • 6
    Tribunal ecclésiastique. 
  • 7
    Lettres qui s’obtenaient des juges ecclésiastiques en vertu de permission des juges laïques, et qu’on publiait au prône des paroisses pour obliger les fidèles de venir déposer des faits contenus dans ces lettres sous peine d’excommunication. Le monitoire se répète et s’appelle alors réaggrave (Littré 1863). Cette procédure est apparue au XVIe siècle, puis a été réglementée par l’ordonnance criminelle de 1670. Elle devait être limitée aux crimes graves et scandales publics.
  • 8
    Les injonctions aux curés de Sassetot et Saint-Martin ne figurent pas dans la liasse
  • 9
    Engrave et réengrave pour aggrave et réaggrave : aggrave : seconde fulmination d’un monitoire avec menace des dernières censures de l’église (Littré). réaggrave : dernière formule de l’excommunication qui se prononçait après l’aggrave après le monitoire et avait pour effet d’interdire aux fidèles tout commerce avec celui qui était réaggravé.
  • 10
    Saon : terme de la coutume de Normandie signifiant suspicion, reproche fait contre des témoins, récusation. 
  • 11
    Jean-Claude Michaux, « La tempête fatale » et « Les Petites Dalles et les Grandes Dalles en 1712 », Livret du Syndicat d’initiative des Petites Dalles 2010, p. 23-35, Idem 2011, p 23-27.
  • 12
    Tome 3 de l’ouvrage encyclopédique : Descriptions des arts et métiers, Neufchatel 1776, page 598.
  • 13
    Filets perpendiculaires à la côte tendus sur une rangée de perches fixées dans la craie qui sont maintenant interdits -Jacques Mauvoisin, « Techniques de pêche à pied sur les côtes de haute et basse Normandie» dans Les Normands et la Mer, Mortain, 1995